lundi 3 octobre 2011




Ces temps-ci ça ne va pas très bien, & quand ça ne va pas très bien il y a pas grand-chose à dire.




Depuis que je suis à Montréal que j'écris des histoires sur le Pays basque, des bouts d'histoires éparses qui mènent nulle part ; c'est tellement plus difficile de raconter les endroits qui nous appartiennent pas tout à fait. Mais même après quatre ans je traîne pour Gasteiz une nostalgie dont je vois pas le bout, surtout en ce moment je vois pas le bout, je vois pas quand ça fera comme toutes les autres histoires d'amour avortées, quand ça arrêtera d'élancer le coeur pour devenir autre chose, un souvenir, un chapelet d'anecdotes, la matière peut-être un peu douloureuse mais tout de même malléable avec laquelle on se tresse des fictions. Sur le Pays basque j'écris des histoires qui ne réussissent pas encore à être des histoires, parce que j'arrive pas à faire la différence entre ce qui vaut la peine d'être raconté & ce que je dois garder pour moi, la masse incroyable de détails qui grouille dans mon ventre.

(En général je crois que je m'ennuie plus des pays où j'ai habité que des garçons que j'ai aimés, je sais pas ce que ça dit sur moi.)




Sinon je lis de longs livres & je regarde de longs films (hier The Deer Hunter, est-ce que quelqu'un savait que Christopher Walken a déjà été beau?), comme pour me donner le temps de voir les choses venir. Comme dans : tant que j'ai pas fini The Golden Notebook j'ai pas besoin d'aller mieux, tant que je l'ai pas fini c'est pas grave d'être triste, c'est correct c'est correct c'est correct.