lundi 3 octobre 2011




Ces temps-ci ça ne va pas très bien, & quand ça ne va pas très bien il y a pas grand-chose à dire.




Depuis que je suis à Montréal que j'écris des histoires sur le Pays basque, des bouts d'histoires éparses qui mènent nulle part ; c'est tellement plus difficile de raconter les endroits qui nous appartiennent pas tout à fait. Mais même après quatre ans je traîne pour Gasteiz une nostalgie dont je vois pas le bout, surtout en ce moment je vois pas le bout, je vois pas quand ça fera comme toutes les autres histoires d'amour avortées, quand ça arrêtera d'élancer le coeur pour devenir autre chose, un souvenir, un chapelet d'anecdotes, la matière peut-être un peu douloureuse mais tout de même malléable avec laquelle on se tresse des fictions. Sur le Pays basque j'écris des histoires qui ne réussissent pas encore à être des histoires, parce que j'arrive pas à faire la différence entre ce qui vaut la peine d'être raconté & ce que je dois garder pour moi, la masse incroyable de détails qui grouille dans mon ventre.

(En général je crois que je m'ennuie plus des pays où j'ai habité que des garçons que j'ai aimés, je sais pas ce que ça dit sur moi.)




Sinon je lis de longs livres & je regarde de longs films (hier The Deer Hunter, est-ce que quelqu'un savait que Christopher Walken a déjà été beau?), comme pour me donner le temps de voir les choses venir. Comme dans : tant que j'ai pas fini The Golden Notebook j'ai pas besoin d'aller mieux, tant que je l'ai pas fini c'est pas grave d'être triste, c'est correct c'est correct c'est correct.


7 commentaires:

  1. ...Pendant quelques jours, on avait plus accès à ton blog...et après avoir lu ton livre et tant de si jolies parcelles de vie et de voyages ici...ça m'a fait un petit pincement au coeur! Merci d'être de retour...

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  2. J'hésite depuis trois jours à t'écrire, parce que je ne sais pas, mais bon...
    Mon constat: écrire après une première publication, ça n'a rien à voir avec ce que l'écriture était « avant ». C'est un deuil énorme à vivre (du moins est-ce comme ça que je le vis) de l'écriture pour soi, du plaisir à se raconter les choses. C'est un autre apprentissage, une nouvelle phase d'écriture, mais au delà de ça, c'est la reconstruction de notre vie. (Again, c'est comme ça que moi je vis les choses.) Il y a un deuil à faire et en même temps, un monde entier à découvrir. La dualité de ces sentiments contradictoires rend tout compliqué, et tout douloureux.

    Je n'ai pas connu ces histoires d'amour pour des lieux, mais ça me fascine, cette relation que tu entretiens avec des endroits, et je suis persuadée que tu finiras par trouver là, dans une forme dont tu ignores peut-être tout encore, exactement ce dont tu as besoin.
    Quitte à partir encore...

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  3. "Sur le Pays basque j'écris des histoires qui ne réussissent pas encore à être des histoires, parce que j'arrive pas à faire la différence entre ce qui vaut la peine d'être raconté & ce que je dois garder pour moi, la masse incroyable de détails qui grouille dans mon ventre."

    Pas que je veuille te citer à toi-même ad nauseam dans ta propre section de commentaires, mais sérieusement, j'ai rarement lu quelque chose d'aussi bien dit.

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  4. De un : j'ignorais pas sciemment tout le monde, c'est blogger qui m'a pas avertie de ces commentaires!!

    Sardine : Je l'avais en effet comme scrappé durant une couple de jours... pour des raisons qui finalement étaient pas très bonnes, je pense. J'ai réalisé que je continuais à me promener dans la rue en pensant à toutes sortes de phrases que je pourrais écrire ici (...& que même là j'ai pas encore écrites, mais tsé, pas grave), alors je l'ai ressuscité. & je suis contente! & encore plus contente de ton mot!!

    Audrée : C'est un deuil énorme à vivre de l'écriture pour soi, du plaisir à se raconter les choses. C'est un peu exactement comme ça que j'aurais aimé dire les choses. J'ai parfois l'impression que le monde entier est entré dans ma tête tout d'un coup, juste après la publication, & qu'il se met à, je sais pas, HURLER juste quand j'essaie d'aller au bout des histoires que je voudrais raconter. Mais ça va finir par passer. Merci beaucoup Audrée, merci beaucoup beaucoup. (& pour les endroits -- c'est vrai qu'il y aurait des tonnes de choses à écrire là-dessus, & c'est vrai que je sais pas encore tout à fait comment les dire. & ça j'ai hâte que ça vienne..! ;p)

    Clarence : Écoute, je pense que ça me fera jamais pas plaisir de voir quelqu'un me citer dans ma propre section commentaires. (& merci! Parfois j'ai l'impression que c'est à ça que le blogue sert : y pitcher tous les détails qui deviendront pas de la fiction. En faire quelque chose de joli, à défaut d'en faire des histoires.)

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  5. Est-ce que les idées viennent un peu mieux? Je suis heureuse, en tout cas, que tu n'aies pas fermé ton blog. Et si tu as envie d'aller prendre un verre ou un café, ou même devenir boire un chocolat chaud chez moi (je fais le meilleur, et j'habite à côté du jardin botanique, c'est parfait, pour une balade apaisante) ça me fera plaisir de te voir et d'avoir (bien mieux qu'au lancement) le temps de te parler.

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  6. Amélie,

    Pyrenées ça rime avec pire année même avec piranha si on veut aller par là. Mais bon y a Demain qui fait les 100 pas en attendant ton deuxième bouquin, un livre qui va casser la baraque. Alors au boulot petite soeur!

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