samedi 18 juillet 2009


Samedi matin pluvieux & paresseux, à écouter du Beirut inlassablement, comme pour me punir de les avoir manqués à l'Impérial. J'ai une très grande tasse de café, j'ai une rôtie beurre d'arachides & confiture ; j'ai le coeur gros comme ça & une petite tristesse lancinante sous la peau, lancinante mais douce quand même. Pas malheureuse pour deux sous, seulement comme un trop-plein de mots dans la voix & toute une marée dans le ventre.

Hier j'écoutais des amis jouer de la musique en lisant Suzanne Myre (ah, Suzanne!) & je me disais, il y a des choses pires que de partir en laissant derrière des gens qu'on aime beaucoup. C'est difficile & c'est triste & ça arrive trop souvent, mais c'est pas tragique. Tragique ce serait n'avoir personne, tragique ce serait s'en aller sans avoir à se déraciner, sans sentir autre chose qu'un agacement qui frôle la lassitude. Alors que moi c'est autre chose, moi je partirai lourde de contradictions, de vérités que j'aurai dites tout croche & de grands sentiments maladroits. Avec dans la poitrine un orchestre de circonstance, une musique de vagabonds assoiffés de l'ailleurs & nostalgiques, déjà, de tout ce qu'on ne vivra jamais deux fois.

Je sais pas beaucoup de choses, pas beaucoup de choses par rapport à mon futur, je veux dire, mais je sais que dans ma vie j'ai envie d'aimer beaucoup de gens, & dans beaucoup d'endroits différents. Je crois que ce sera toujours un peu déchirant.




L'été jusqu'ici, en bref :

  • la chair mûre des avocats ;
  • le voisin d'en-dessous qui parle au téléphone en espagnol ;
  • porter sous mes vêtements un haut de maillot de bain vert à pois blancs ;
  • les tomates raisins qui éclatent sous les dents ;
  • la pluie qui tambourine sur le toit de tôle du grenier d'Unai ;
  • de grands verres d'eau sur le balcon ;
  • la bière à l'abricot, la bière aux bleuets ;
  • des taches de rousseur sur le haut de mes pommettes ;
  • du reggae & du ska & du folk & un million d'accordéons & toute la musique festive du monde.



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