mercredi 8 juillet 2009





Deux choses qui me trottent dans la tête :


1) Dans Borderline le film, visionné hier (& pas tellement apprécié, mais de toute façon j’avais pas beaucoup aimé les deux premiers livres de Marie-Sissi Labrèche) l’un des personnages se dit amoureux & téméraire. & moi je me dis, quelle description exacte de ce que c’est, le tout début de quelque chose avec quelqu’un qui nous plaît vraiment beaucoup. (Je me dis aussi que j'utilise pas assez le terme téméraire dans ma vie quotidienne. Quel mot incroyablement puissant, quand même.)


2) Dans Bourlinguer, Blaise Cendrars dit que la révolution & l’aviation ont été les deux plus grandes déceptions de sa vie. Je peux comprendre. On pense que voler ce sera une expérience transcendante qui nous rapprochera de, je sais pas, l’insouciance des oiseaux, la légèreté des nuages, la transparence de l'ozone, ce genre de choses ; en fait c’est une série de manoeuvres répétitives & de bruits mécaniques. On pense que les révolutions font table rase de l’avant & du mauvais, une grande effusion de violence nécessaire pour ensuite s'agripper à toute une nouvelle façon d’envisager le pouvoir ; après deux ans tout a déjà été récupéré, bureaucratisé ou étouffé, & puis en plus tout le monde sait que la violence nécessaire ne se termine jamais tout à fait. Être née à la fin du XIXe siècle, avoir connu la Première puis la Seconde Guerre mondiale, la révolution bolchevique puis Staline, moi aussi j’aurais été déçue.

(J'aime tellement Blaise Cendrars. J'ai commencé à le lire tellement jeune qu'aujourd'hui je suis même plus capable de déterminer si vraiment c'est très bon ce qu'il écrit, ou si c'est autre chose -- une familiarité qui réconforte, toutes les choses que j'ai envie qu'on me dise. J'ai l'impression qu'il a vécu sa vie avant de se mettre à l'écrire, & ça c'est tout ce que j'aimerais pouvoir faire.)



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