lundi 6 juillet 2009


Dans le nouvel appartement qui n'est pas vraiment à moi, qui en fait ne le sera seulement que pour un tout petit bout d'été :

  • Je bois du café dans une très grande tasse bleue en regardant la pluie dessiner des rigoles sur la fenêtre du salon ;
  • Je compte les bleus que deux déménagements successifs, un pour moi & un pour quelqu'un d'autre, ont laissé sur mes jambes ;
  • (... seize) ;
  • Je passe un après-midi à récurer la cuisine & tout ce qui s'y trouve -- le frigo, le four micro-ondes, le vrai gros four ;
  • Je redécouvre, après quatre ans de sevrage, les vertus à la fois thérapeutiques & abrutissantes de la télé ;
  • Je dors une nuit sur le divan du salon parce qu'il est plus confortable que le matelas du lit ; aussi parce que les draps gardent l'odeur d'Unai, parti hier pour la Gaspésie, & que je n'ai pas terriblement envie de m'ennuyer.




Avec Unai je glisse mes pieds sous ses genoux pour mieux les réchauffer -- mes pieds à moi, quoique pas tellement ses genoux à lui. Ensemble nous buvons toujours quelque chose, de la bonne bière ou ce drôle de thé blanc qui ne goûte pas grand-chose. Souvent je viens tout juste de prendre ma douche & mes cheveux humides ondulent à contre-coeur. Nous dénichons un jeu de société qui est censé mettre nos connaissances géographiques à l'épreuve & je gagne avec une avance tellement considérable que c'en est drôle -- ça tombe bien, que je lui dis, je pense que je suis très mauvaise perdante. Le matin il faut toujours se lever trop tôt, soit je travaille soit il a cinquante-six mille trucs à régler, & s'il ne pleut pas nous déjeunons sur la terrasse de l'appartement -- moi j'engloutis des quantités astronomiques de café & lui mange à peu près n'importe quoi, des épis de maïs enduits de beurre & des sandwichs au fromage fondu. J'avale mon bol de céréales à vitesse réduite & il me dit plein de cochonneries là-dedans. (Je remarque que le beurre c'est une cochonnerie qui finira par lui boucher les artères.)

De près ses cils sont très longs, & durant la nuit ils viennent me chatouiller les joues.




Samedi matin je suis retombée dans le vice, c'est-à-dire : j'ai sorti mes petits ciseaux jaunes du Corte Inglés & je me suis coupée les cheveux au-dessus de l'évier de la salle de bain.

Maintenant j'ai le toupette croche & le coeur heureux.



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