vendredi 26 juin 2009





Petite succession de choses:

dimanche 24 mai
J’ai passé toute la journée du samedi avec Unaï & j’écris que « c’est une personne très critique avec tout & tout le monde, sans exception, mais qui remet en question sans essayer de faire croire que ses choix à lui sont dénués de contradictions. » C’est quelque chose que je trouve rafraîchissant & rassurant, d’une drôle de façon.

mercredi 27 mai
Comme je me suis fait mal à la cheville en essayant de devenir La Fille Qui Court Le Matin, Unaï me laisse un colis accroché à la grille de mon appartement : un bandage élastique, emballé dans une partition de musique & renforcé d’un petit mot écrit sur du carton orange, le tout ficelé avec un bout de corde. Son écriture est maladroite mais il ne fait presque pas de fautes d’orthographe.

dimanche 31 mai
En fin d’après-midi nous allons au Parc Victoria goûter à ce qu’il reste de soleil, boire une bière aux framboises à deux, croquer dans une pomme. Quand le froid nous rattrape, nous allons nous enfouir dans le grenier de son appartement, où nous buvons de la tisane dans de très petites tasses. Nous demeurons assis sur le sol, appuyés contre son lit, & j’oublie qu’il est tellement plus grand que moi. Parfois il dessine comme de drôles de volutes sur mon genou.

vendredi 5 juin
J’ai mal au dos & Unaï finit par s’en apercevoir & ses longs doigts se posent entre mes omoplates, remontent la colonne vertébrale jusqu’à la base de mon crâne ; il me demande où j’ai le plus mal & je peine à répondre parce que j’ai l’impression qu’il tient ma voix entre ses mains.

lundi 15 juin
Il est aux Îles-de-la-Madeleine & il laisse sur mon répondeur un drôle de message décousu, rendu encore plus incompréhensible par son accent qui, au téléphone, tombe dans l’indéchiffrable. Je l’écoute une fois, deux fois, & je ris toute seule dans ma chambre.

vendredi 19 juin
Je me dis : il faut faire attention avec les néo-hippies anarchistes, surtout les garçons, parce que j’ai de la difficulté à discerner si ce qu’ils aiment c’est toucher les gens en général, du genre on abolit même les frontières avec les autres, ou moi en particulier. C’est compliqué.

& le 24 juin au soir, dans un revirement de situation tout ce qu’il y a de plus inattendu, Unaï m’embrasse dans le grenier de son appartement. Je suis tellement surprise que j’en échappe presque ma bière.

Je suis pas très perspicace.



2 commentaires:

  1. c'est tellement mieux quand on ne s'y en attend pas.

    lucky you.

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  2. En fait je m'y attendais pas du tout parce que le potentiel de longévité est non-existant -- il repart chez lui dans un mois. Mais c'est quand même agréable ;)

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