dimanche 17 mai 2009





Le dimanche j’aime écouter Épilogue à CKIA parce que je trouve que ça fait très dimanche, écouter la radio. Ça, & : faire semblant de nettoyer l’appartement, terminer un livre, téléphoner à ma petite soeur. Monter en Haute-Ville pour aller faire le plein de burgul & de couscous & de farine de sarrasin à la Carotte Joyeuse, où les deux caissiers feront à mes dépens des blagues sur la grippe porcine quand ils s’apercevront que j’ai acheté des avocats mexicains. Suivre involontairement un gars qui promène son pug noir (c’est-à-dire : petit chien dodu à la face écrapoutillée) le long de la Couronne & rire toute seule sur mon bout de trottoir parce que le chien en question pousse des espèces de grognements mouillés en se dandinant au bout de sa laisse ; avoir comme un moment avec des touristes italiens qui poussent un che horrible! en le voyant passer. Nourrir ma paresse dominicale en décapsulant une bière aux framboises que je ne suis pas encore certaine d’aimer, ça m’apprendra à essayer de goûter l’été qui vient jusque dans les boissons alcoolisées.

Bref.

À Épilogue ils interviewaient un gars pour le Rendez-Vous des Publications Parallèles de samedi prochain, & je me suis aperçue à la fin de l’entrevue que c’était le fils des professeurs de russe de l’Université. (Oui, il y a deux profs au département d’études russes, & oui, ils sont mariés.) Quand je suis arrivée ici je ne comprenais pas pourquoi tout le monde disait Québec c’est petit!, pour moi Québec c’était une MÉTROPOLE, majuscules & etcétéra, mais maintenant ça commence à rentrer. Pas que je trouve ça particulièrement petit, Québec, même si je suis à peu près capable d’en tracer les limites géographiques dans ma tête (...sauf pour l’Ancienne-Lorette, j’arrive jamais à figurer c’est où exactement), mais plus j’y pense & plus c’est... consanguin. Tout plein de réseaux qui se recoupent, & comme l’impression d’être l’amie de l’ami du frère d’à peu près tout le monde.

Parfois je me dis qu’il serait peut-être temps que je m’en aille. Parfois je me dis que je commence peut-être à m’ancrer dans une vraie communauté. Je sais pas.




Ma mère m’a appris hier soir que j’ai des tendons d’Achille anormalement courts. Je lui expliquais que j’ai vraiment mal aux chevilles depuis que j’ai décidé de devenir La Fille Qui Court Le Matin, & c’est ce qu’elle m’a annoncé. Les tendons d’Achille. Première fois que j’en entends parler. Elle me dit, tu te rappelles pas, quand t’étais petite, tu marchais tout le temps sur le bout des pieds? Ben c’était à cause de ça. Moi qui rêvais d’être spéciale étant floune, d’avoir quelque chose qui oblige les autres à faire attention à moi, un souffle au coeur ou de l’asthme ou, à la limite, l’hémophilie, c’est comme un rêve d’enfant qui se réalise à retardement.

Je vais quand même continuer à courir. & relativiser la douleur du lendemain en pensant à Terry Fox.



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