mardi 8 février 2011





Je sais pas comment c'est arrivé mais je suis passée de hier soir, étendue dans mon lit à reconnaître dans le ciel la ceinture d'Orion, à ce matin, la tasse de thé à la menthe sur le coin du pupitre & le stylo & le carnet & la pénombre de ma chambre, la rue qui s'éveille tout doucement en bas, je suis passée de hier soir à ce matin à juste tout à l'heure, heureuse de prendre le métro & de grimper avec une énergie sûrement un peu inutile les marches de l'escalier roulant, avaler le trottoir avec l'envie de me rouler dans l'air ensoleillé, je sais pas comment mais je suis passée de tout ça à là, maintenant, à me rendre compte que ma propriétaire est complètement, parfaitement, fondamentalement folle. & que mes problèmes, ce à quoi je pense pour l'instant comme à des problèmes, sont seulement le tout début de quelque chose qui me fera une contrariété pénible dans la gorge.

J'imagine qu'on peut pas tout avoir.

En attendant je vais continuer à travailler, sur les choses qui me rapportent des sous & sur celles qui m'en donneront jamais, à lire Mémoires d'Hadrien & à me plonger la tête dans ses longues phrases lentes & contemplatives, à me dire que y'en aura pas de facile mais qu'au moins, au pire des pires, ça me fera de drôles d'anecdotes à raconter plus tard.

(C'est toujours la même consolation, non? Il t'arrive des dégueulasseries, mais au moins ça te fera quelque chose à décrire après, un quelque chose sur lequel broder des dizaines & des dizaines d'histoires.)



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