vendredi 29 janvier 2010





Hier je suis arrivée chez Juillet à une heure & demie avec un appareil-photo jetable & les cheveux ébouriffés par l'hiver, viens dehors que je lui ai dit, on a vingt-sept photos & juste un après-midi.

À six heures & des poussières je suis allée rejoindre Marlie au Sacrilège, pour la première fois à vie j'étais en retard & elle pas, on devait rester une heure mais finalement c'est trois heures qu'on a passées à parler de toutes ces choses qu'on a jamais le temps de se dire -- ses chansons colorées, belles comme des bijoux ; tous nos grands élans d'indignation devant l'injustice, toutes les injustices sociales ; l'Afrique ; la Russie ; la bière que son copain ira bientôt brasser en campagne ; les histoires qui me chicotent ; le futur qui est là , maintenant. Marlie attablée en face de moi, immensément grande & immensément blonde, la plus belle personne que je connaisse.

Je suis revenue chez Juillet avec quatre bières dans le ventre & une grande chaleur dans les joues, alors il m'a donné de la crème glacée au chocolat & des tonnes de sourires indulgents. J'ai fouillé dans sa bibliothèque & je me suis endormie en lisant les premiers chapitres de Chercher le vent, j'avais oublié qu'il y avait une Catalane dans ce livre-là ; quand je me suis éveillée il me regardait dormir. Il m'a dit toi tu m'habites & c'était d'une douceur cotonneuse, un nuage de ouate contre ma peau.

& ce matin le téléphone a sonné à neuf heure quarante-six minutes, cinq coups avant qu'il ne réponde, & c'était quelqu'un qui lui disait que son père était mort.

Il y a des choses, comme ça.



4 commentaires:

  1. Oh mon dieu.
    Que c'est triste.
    La vie qui s'échappe. Pendant la vie qui s'envole.
    Juillet doit trouver que janvier est glacé.
    Paix et chaleur sur votre chagrin.
    Au moins tu es là.
    Courage. Courage et toutes mes pensées à vous deux que je ne connais pas.

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  2. Merci. C'est tellement gentil, Véronique.

    C'est tellement, tellement surprenant, & inattendu, & inopiné. C'est vraiment un chagrin très lourd, pas pour moi mais pour Juillet, je crois que c'est difficile de savoir par où commencer à le vivre.

    Merci merci merci. Pour la chaleur, & pour les pensées.

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  3. Tu fais exploser mon coeur Amélie... Tu me donnes le goût de m'exprimer haut et fort sur les toits. Tu me donnes envie de faire couler les mots de mes doigts.

    À Juillet, je lui souhaite de trouver rapidement le bonheur qui émane des petits souvenirs doux, mais oubliés. Il y a de ces moments qu'on aimerait n'avoir jamais à traverser, mais au moins ya ça, on les traverse, pour en ressortir un jour d'une couleur nouvelle, plus brillante.

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  4. Je lui souhaite aussi, à Juillet. Merci merci merci.

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