mardi 3 novembre 2009





Quand il fait gris trop longtemps, que partout ça coule du ciel pour éclabousser les édifices & les manteaux & les visages, quand dans le métro c'est l'heure de pointe dès quinze heures trente-trois minutes, un escalier roulant sur deux bouché par une babouchka & son cabas à roulettes qui s'accroche dans toutes les dénivellations de terrain, toutes sans exception, quand même Tolstoï fait son vieux grincheux misogyne qui ne voit pour le futur de l'humanité que désespoir & désolation -- il faut sûrement se secouer un peu. Passer à Tchékhov, de un. Dessiner pour les voisines de petites bandes dessinées où tous les personnages ont de jolies pommettes rondes. Entrer dans une boulangerie pour renifler la bonne odeur du pain frais. Écouter une chanson de Beau Dommage, une seule, & se dire que c'est quand même joli, un garçon qui rêve de femmes & de météores. Boire une tisane à la menthe. Relire tous les courriels de Juillet pour s'en faire une couverture de mots, chaude même dans l'hiver qui approche.

...& puis acheter un billet de train pour Kazan. Parce que la perspective de onze heures & demie passées sur les bancs durs du wagon de troisième classe, je sais pas pourquoi, je pourrais pas l'expliquer mais c'est comme ça, moi ça me revigore.

(Secret: c'est parce que peu importe où je suis, j'ai toujours au moins un peu envie de partir.)



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