mardi 18 août 2009





La vie ces jours-ci passe beaucoup trop vite pour que j'aie le temps de la raconter.

Beaucoup, beaucoup de bonnes choses --

La visite d'une amie qui me laisse une rasta fragile dans les cheveux & une très grande joie dans le coeur. Comme une nostalgie des choses qui passent & passent & passent, aussi.

Tout un après-midi avec le Végétalien, à se faire asperger par la bruine des chutes Montmorency, la peau du visage qui sèche trop vite sous le soleil pesant. Puis son nouvel accordéon fait maison, ses plants de tomates qui envahissent le balcon de la voisine ; couper des millions de légumes dans un coin de la cuisine & récolter du basilic frais pour assaisonner le repas. Ses grands yeux bordés de cils épais qui me détaillent d'une drôle de façon, toujours.

Les Voûtes samedi soir, avec tout plein de gens & beaucoup trop de bière, à fêter un quinze août pas très acadien où le chansonnier finit quand même par jouer du 1755, cette chanson toute simple dans laquelle le monde a bien changé & je t'aime à tous les jours.

& puis le garçon avec qui je travaille, le garçon qui est le plus extraordinairement gentil de tous les garçons que j'ai connus, le garçon qui s'enthousiasme pour tout ce qui lui passe sous le nez & le garçon qui essaie d'arrêter de fumer en répétant tout bas quatre mille substances toxiques quatre mille quatre mille!. Le matin chez lui il chatouille ma peau & prépare le déjeuner, des oeufs du gruau de belles pommes rouges des bagels du très bon café noir ; le soir il téléphone toujours & souvent il sacrifie sa place de stationnement durement acquise dans une des rues étroites de Saint-Jean-Baptiste pour venir me chercher jusque dans le fond du fin fond de Charlesbourg. Il parle de moi à sa famille & quand je rencontre sa mère, un samedi matin où j'ai les cheveux emmêlés & les vêtements fripés, elle me dit j'ai toujours rêvé d'aller en Russie. Il m'amène au chalet de son père pour mieux voir les Perséides, il démarre le feu tout seul parce que j'ai toujours eu très peur des allumettes & il décapsule toutes mes bières. Il me dit j'ai jamais rencontré une fille comme toi & je ne comprends pas trop ce qu'il veut dire, comme moi comment?, mais ça me fait quand même une joie comme un orchestre dans la poitrine.




C'est la première fois de ma vie que je manque de temps pour lire. (Ça a quelque chose de rafraîchissant.)



5 commentaires:

  1. Quand tu rajoutes des mots ici, je dis aaaaaah yes.

    C'est merveilleux ton bonheur.

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  2. Anna & LeDZ: Merci! ...même si c'est un bonheur précaire, je pars tellement trop bientôt.

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  3. Ça fait du bien de venir ici, de cueillir des tomates, un peu, de voir les feux s'allumer, les vêtements se friper.

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  4. marie : Ça me chavire toujours un peu quand les gens trouvent quelque chose dans ce que j'écris -- merci merci merci.

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