mercredi 18 mars 2009





À Gasteiz il y avait, tout au bout de la calle Dato, une grande vache de plastique. En théorie la rue était piétonnière, en pratique c'était plus compliqué parce qu'il y avait toujours des camions de livraison qui se disaient pourquoi poirauter dans le trafic quand il y a la Dato, mais la vache ne bougeait pas. Au début, avant qu'on ne connaisse bien la ville et ses rues en cercles concentriques-mais-pas-tout-à-fait, c'était notre point de ralliement: nos vemos a las ocho y a la vaca, huit heures & la vache, d'accord. Ensuite ça a été Correos, le bureau de poste aux allures de palais de justice, puis la Plaza de la Virgen Blanca toujours en construction, puis cet endroit près des bacs de recyclage municipaux où on attendait, après avoir sonné chez Shanti. Mais au début c'était la vache, qui ne servait pas à grand-chose mais qui était là, & on l'aimait de tout notre coeur d'expatriées québécoises en pays basque.

Trois mois avant le départ, la vache s'est fait tatouer un Café Plaza en rouge vif sur la hanche & on s'est rendues compte que tout ce temps-là elle n'avait été que la mascotte mal identifiée d'un café où nous n'entrerions jamais. Je crois que nous avons noyé notre désillusion dans la mauvaise bière des bars indépendantistes de Kutxi, avec Shanti qui ne comprenait pas vraiment de quelle vache on parlait et Sergi qui était heureux, dans toute sa cheap-eté catalane, de se faire payer une caña par deux filles vaguement déçues.



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