jeudi 8 juillet 2010


La nuit, en voyage, l’air est toujours limpide de silence, & le coeur, parfaitement clair.

- Banana Yoshimoto, Kitchen
(& c’est pour ça que je m’ennuie des trains de Russie.)




Je sais pas trop comment en parler, mais aujourd'hui j'ai rencontré le monsieur qui sera mon directeur littéraire & j'ai encore l'impression que c'est une chose qui arrive à quelqu'un d'autre qu'à moi.

Je sais que ça changera pas ma vie, pas beaucoup, mais déjà ça me donne comme une certitude, une espèce de force tranquille qui me réconforte chaque fois que mon patron essaie du mieux qu'il le peut de me faire sentir le plus petite possible.




Parfois je me sens comme quand Suze Rotolo parle de Bob Dylan, quand elle dit que it was as if we knew each other already ; we just needed time to get better acquainted. Sauf que c’est toujours, toujours le temps qui manque. Malgré le téléphone qui sonne à dix heures du matin & les grands rires clairs au bout du fil, il y a comme une urgence particulière qui finit par me gruger de tout petits bouts de coeur. Encore.




Le vent chaud & lourd qui caresse le cuir chevelu, les ambulances & leurs sirènes qui se multiplient dans les rues, la bibliothécaire qui me dit c'est les vieux, c'est eux qui tombent comme des mouches. & moi je monte la côte Salaberry à pied chaque jour pour aller travailler, parce que j'ai décidé que cet été je passerais mon temps à faire toutes les choses que j'ai la force de faire.



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